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La dette argentine est-elle illégitime ?

Les militants altermondialistes, anticapitalistes....n'en finissent pas de plaider pour sauver l'Argentine de sa dette.
Après avoir fustigé le Grand Capital et les fonds qualifiés de "vautours" au seul motif qu'ils achètent des dettes peu saines, contractées par des débiteurs peu solvables (laissant penser qu'il est tout à fait normal pour un débiteur insolvable de contracter un crédit, mais honteux pour le créancier de lui prêter ou d'acheter ce titre de créance) les voilà nous dire que les dettes sont illégitimes.

Juridiquement, l'illégitimité est un concept inconnu, du moins du corpus juridique du droit des affaires. 

Il semble vouloir dire que s'il émane d'une décision de gestion hasardeuse, il aurait une portée finalement peu engageante. L'on nous dira que la junte militaire, Carlos Menem ou Cavallo n'étaient pas de sérieux gestionnaires.

De cette assertion, il parait simple d'en conclure que cette dette "illégitime" doit être annulée.

Au-delà du caractère fantaisiste, presque burlesque, cette idée est dangereuse tant elle ruine le principe de sécurité juridique qui est le fondement du droit du crédit.

Nombre de dispositions énoncent que, quelques soient les vices ayant entouré la décision contractuelle, si l'autorité l'ayant prise était en apparence en droit de la prendre, elle est engageante.

Elle l'est d'autant plus si elle fut prise par les autorités légales argentines, même si elles sont jugées illégitimes 30 ans plus tard.

Quel bonheur il y aurait à se contenter de dire que ne considérant pas Giscard d'Estaing, Mitterrand, Chirac ou Sarkozy comme de bons gestionnaires, les dettes qu'ils ont contractées au nom de la France sont illégitimes et ne nous lient pas !

Et pourquoi ne pas, dégustant un délicieux dîner dans un fameux restaurant, conclure le repas en s'en disant finalement très déçu pour refuser de le payer.

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