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M. Paul Magnette, votre veto sur le Ceta est injustifiable

Publié aux ECHOS

 

LE CERCLE/HUMEUR - Paul Magnette, le ministre-président de Wallonie a fait capoter l'accord de libre-échange entre l'Europe et le Canada. Son obstination est incompréhensible.

C’est vendredi 21 octobre que le ministre-président de Wallonie, Paul Magnette, a opposé son veto au traité commercial de libre-échange entre l'Europe et le Canada (Ceta). Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau , avait alors reporté son déplacement prévu ce jeudi 27 octobre à Bruxelles pour la signature du traité. Le sommet a même été annulé.  Aux dernières déclarations wallonnes, c’est le volet agricole ainsi que les tribunaux arbitraux qui continuent de poser problème.

Il aura fallu attendre le Ceta pour découvrir l’intérêt primordial que la Wallonie, région francophone belge, réserve à l’agriculture, elle qui semblait bien davantage orientée, notamment, sur l’industrie chimique et pharmaceutique ainsi que sur les services.

Des efforts pour la Wallonie

Il est d'autant plus difficile de comprendre l'attitude de Paul Magnette dans la mesure où les différents partenaires ont essayé de satisfaire certaines exigences wallones.  Ainsi, une clause de sauvegarde générale permettant à la Belgique ou une entité fédérée de se retirer du Ceta : cette demande a été pleinement acceptée. Le mécanisme de règlement des différends doit évoluer vers une cour internationale publique. Cette demande est pleinement intégrée et des engagements clairs sont pris à cet égard. L’accès aux PME sera facilité.

Dans le domaine agricole, des mécanismes de sauvegarde particuliers sont prévus pour les consommateurs et les agriculteurs permettant l’activation de mesures de protection et soutien, y compris lorsqu’un déséquilibre de marché est identifié pour un seul produit. Les services aux personnes au sens large (y compris associatif) et les mécanismes d’assurance sociale sont pleinement protégés et exclus du champ d’application du Ceta.

Une obstruction incompréhensible

Les acquis wallons sont notables. Les dernières déclarations de Paul Magnette révèlent qu’il juge peu démocratique le processus, semblant regretter l’adresse sèche du texte assortie de la nécessité de se prononcer. Le calendrier était connu de tous, le texte aisément consultable depuis fort longtemps. La lecture des 1.598 pages est assez rapide pour peu, naturellement, que l’on soit coutumier de ce genre de textes.

Reste donc un effet d’ego mal placé, d’orgueil chagriné de se voir adresser des ultimatums par la totalité des autres membres de l’Union européenne ravis de sceller une entente avec nos amis canadiens. À moins qu’il ne soit question d’une opposition de principe au libre-échange.

La Wallonie, trop peu ouverte

Il demeure qu’après le Royaume-Uni, c’est désormais la Belgique qui fait vaciller l’Union européenne. Si les Britanniques nous ont habitués à tout et manifestaient une culture européenne bien tiède, on en attendait davantage de la Belgique qui n’accueille rien moins que la Commission européenne.

Il est du reste amusant d’apprendre sur le site Connaître la Wallonie, région moins favorisée économiquement que sa voisine flamande, que le retour à la croissance en 2010 a été rendu possible grâce aux échanges internationaux.

La RTBF, média belge, déplorait il y a quelques mois que « la Wallonie peine à s'ouvrir au monde, et plus particulièrement aux pays non européens, qui ne représentent que 15 % des exportations ». Cette situation risque de ne pas s’améliorer avant longtemps


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