L'exigence démocratique du TTIP et ses limites
Nous avons déjà consacré de nombreux articles à l'exigence démocratique du TTIP, non réellement pour s'en plaindre, mais pour déplorer qu'elle était finalement délicate à mettre en œuvre, pour ne pas dire impossible.
Déjà, le système représentatif européen fait appel à l'élection des députés européens. Il n'est pas question d'une démocratie directe en Europe.
Fort heureusement d'ailleurs, tant l'on voit déjà le mal qu'ont les institutions européennes à tenter de fonctionner. Imaginer espérer un avis concordant de citoyens français, espagnols, polonais ou grecs relève immédiatement d'une certaine gageure.
L'ICE est une mauvaise idée qui ne relève finalement que d'une certaine cosmétique, ne visant qu'à donner l'impression d'une vision démocratique qui ne peut être que très timorée.
Prétendre qu'un million de signataires sur les 500 millions d'Européens serait suffisant pour altérer la négociation du TTIP est bien mal fondé. Déjà, en termes de pourcentage, le chiffre est absolument insignifiant (0.2%). Par ailleurs, il est simplement structuré sur un refus franc et massif de citoyens qui n'ont pas lu le contenu - confidentiel - des négociations.
Ce n'est donc qu'un sentiment de peur que nous déplorons depuis bien des mois.
Il serait bien dommageable de donner une quelconque force à cette peur.