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La fin des quotas laitiers fait trembler la filière

À partir d'avril, la production de lait ne sera plus plafonnée en Europe. Cela fait craindre une pression à la baisse des prix et une forte volatilité. Certains y voient une opportunité pour mieux valoriser la production à l'export.

 
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Révolution en vue dans les campagnes. Après trente ans de règne, les quotas laitiers, pilier de la politique agricole commune de l'Union européenne, seront supprimés le 1er avril. Cette nouvelle donne est source d'inquiétudes autant dans les exploitations laitières de l'Hexagone que chez les coopératives et les industriels du secteur. De quoi alimenter les conversations du Salon de l'agriculture qui s'ouvre ce samedi.

Avec la suppression des quotas, qui limitaient la production dans chaque pays pour éviter une trop forte baisse du prix payé aux exploitants, les agriculteurs européens pourront produire les quantités qu'ils voudront. «Nous étions dans un système stable et protégé, résume Dominique Chargé, président de la Fédération nationale des coopératives laitières. Nous nous retrouvons dans un système extrêmement volatil.»

En théorie, la filière française pourra donc produire plus de lait à partir d'avril. «Les volumes à produire ne seront plus définis par l'administration, mais par le biais des contrats passés entre les éleveurs et leurs laiteries», explique Thierry Roquefeuil, président de la Fédération nationale des producteurs de lait. En pratique, il faudra pouvoir écouler ces éventuelles quantités supplémentaires sur le marché. Sinon, une surproduction ferait baisser les prix.

Or, la fin des quotas va renforcer la compétition entre la filière française (deuxième producteur européen de lait de vache derrière l'Allemagne) et les grands producteurs d'Europe du Nord. La hausse des importations d'Allemagne, des Pays-Bas et du Danemark inquiète éleveurs et producteurs. Ces pays comptent, en effet, des champions agressifs à l'export. Plusieurs enseignes françaises s'approvisionnent déjà auprès de ces groupes pour leur lait de consommation premier prix et leur emmental à marque de distributeur. Le rapport de forces s'est durci depuis six mois, l'embargo russe privant ces producteurs d'importants débouchés. Un litre de lait de consommation sur dix vendus en France est importé.

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