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Traité de libre-échange : derrière l'arrêt des négociations, un coup politique de François Hollande

Une contribution aux Echos :

 

La France veut mettre fin aux négociations sur le traité-transatlantique entre les Etats-Unis et l'Europe. Il s'agit d'un coup de communication politique orchestré par François Hollande.

La France a décidé d'en finir avec les négociations concernant le traité de libre-échange transatlantique (Tafta ou TTIP).  « A la fin du mois de septembre [...] je demanderai, au nom de la France, l’arrêt des négociations sur le Tafta », a annoncé Matthias Fekl , le secrétaire d'Etat chargé du Commerce extérieur, mardi 30 août, sur RMC

François Hollande    a ajouté que la France ne voulait pas « cultiver l'illusion » d'un accord sur le traité censé encourager les échanges commerciaux entre les Etats-Unis et l'Union européenne. Pourquoi donc le président de la République souhaite-t-il mettre un terme aux négociations ?

Le calendrier du traité, comme de toute autre négociation internationale d’envergure, ne s’inscrit dans aucune temporalité contrainte. Il n’y a pas de « deadline », de terme impératif. Les négociations se déroulent jusqu’à ce que les parties estiment que suffisamment de points de convergences soient atteints. Le traité peut ainsi être a maxima comme a minima. Le résultat de la COP 21 a été salué comme un succès sans égal alors pourtant que son contenu reste d’une relative pauvreté.

Coup de com'

Aucune raison technique ou juridique ne commande donc qu’un État parti à la négociation ne déclare de façon fracassante vouloir y mettre fin. Les raisons sont autres. Elles tiennent à la communication et, surtout, à la politique.

Il serait possible d’y voir un coup de communication, sorte de démonstration de force destinée à montrer aux Américains que la France compte et qu’elle ne lâchera pas. Pour ce faire, il faut cependant que ce coup de com’ relaye une activité diplomatique intense autant que constructive, ce qui n’est pas le cas.

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Il s’agit donc simplement d’un coup politique. François Hollande tente ainsi de flatter son électorat et d’utiliser un marqueur de gauche : la répugnance par rapport aux États-Unis, la répugnance par rapport à un traité libéral et plus loin par rapport au business.

Réaction aux pressions américaines

Il est bien certain qu’il lui sera plus profitable de flatter les fonctionnaires que de s’intéresser à la facilitation des échanges transatlantiques qui n’intéresse assurément que peu de son électorat potentiel. Les dirigeants allemands doivent eux aussi considérer une fraction de l’électorat de leur coalition outre le fait que leur pratique du règlement des litiges commerciaux internationaux est moindre que la nôtre.

La réaction française fait également écho aux pressions exercées par les négociateurs américains qui savent que le TTIP doit être signé avant la fin décembre, et le terme du mandat de Barack Obama, s’il veut voir le jour. Hillary Clinton s’est encore récemment montrée réservée à l’égard du Tafta que Donald Trump fustige continuellement . S’il était signé, le ou la future présidente verrait sa marge de manoeuvre réduite. Il faut donc aller vite !

Pour autant, faute de voir un traité réduit à une expression moribonde, il est impossible de le voir aboutir en moins de quatre mois. Tout n’est donc qu’un jeu politique qui pourrait se traduire par la France prenant l’initiative d’un refus, marqueur d’un retour à une gauche classique, seule à même de retrouver l’oreille de sa clientèle


En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/cercle-160013-pourquoi-francois-hollande-veut-arreter-les-negociations-sur-le-ttip-2023921.php?O97osgLHX6w7pR9w.99#xtor=CS1-31

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