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L'OCDE juge que le protectionnisme est un risque pour l'économie mondiale

Publié aux Echos.

 

Après l’OMC, c’est au tour de l’OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Économique) de tirer la sonnette d’alarme à propos du commerce mondial.

Angel Guria, le Secrétaire Général de l'OCDE, vient de présenter ses prévisions pour 2018 qui ne sont guère rassurantes avec des chiffres de croissance mollassons. C'est surtout les tentations protectionnistes qui inquiètent tant il est simple de comprendre qu'une économie a besoin d'échanges, de flux pour tourner et croître. Rien n'est pire que les pudeurs protectionnistes.

 

Les gains qu'un pays tire des échanges découlent pour une grande part de la libéralisation de son propre marché, mais s'accroissent lorsque l'accès aux marchés des autres pays est aussi amélioré dans le cadre de négociations commerciales multilatérales. L'instauration de marchés uniques tels que l'Union Européenne est la clé ! D'autant que l'OCDE estime qu'une augmentation des échanges de 10 % majore le revenu par habitant de 4 %.

Le protectionnisme n'est pas la solution

Le commerce international reposant sur le principe de réciprocité des échanges autant que des mesures qui leur sont appliquées, une taxe à l'importation constitue une taxe à l'exportation de l'autre côté. Il s'ensuit que les exportateurs verront leurs coûts augmenter au préjudice de leurs marges et de leur capacité d'emploi.

Par ailleurs, la protection tient souvent du symbole ou de la communication plus que de la réalité tant elle produit rarement les effets escomptés. Les restrictions commerciales génèrent des réflexes de concentration qui aboutit à favoriser les grandes entreprises au préjudice des petites que la protection est censée aider.

Surtout, le protectionnisme conduit à la guerre commerciale. Nul doute, prenant le cas des États-Unis, que si Donald Trump instaure des droits de douane élevés en sus de mesures non tarifaires contraignantes à l'encontre de la Chine, celle-ci fera de même en guise de rétorsion. Ceci peut même aboutir à des contentieux devant l'organe de règlement des différends de l'OMC.

Privilégier le secteur de l'innovation

Encore faut-il cibler les secteurs porteurs de l'économie mondiale. Las de la dépassée industrie lourde, il faut miser sur les entreprises technologiques, sur l'innovation. Car ce sont les produits, les services technologiques qui se vendent !

Il importe donc de conduire des réformes de politiques législatives qui favorisent l'adaptation à ces nouveaux modèles. Il faut abandonner le salariat à son heure de gloire du XXe siècle pour lui préférer un droit de l'activité professionnelle adapté au XXIe siècle avec la souplesse nécessaire pour répondre aux nouveaux enjeux.

Il faut avoir conscience que les transferts de technologie - encadrés - peuvent être un soutien puissant pour les économies des pays du sud tout comme les économies d'échelle générées par l'augmentation des flux permettent d'absorber les coûts de R&D.

Enfin, l'harmonisation normative promise par les traités de libre-échange que sont le TTIP (faut-il en parler au passé), le CETA, etc., permet une mondialisation des chaînes d'approvisionnement et la multiplication de possibilités de fournisseurs devant, tous, se conformer à des standards élevés. Ainsi, le libre-échange favorise-t-il la croissance des chaînes de valeurs dispensant ses bienfaits à chaque maillon.

Finalement, l'exemple chinois est peut-être le plus puissant. Voici 20 ans, on nous promettait que la Chine serait un marché d'un milliard de consommateurs. Pour l'instant, on a surtout vu qu'ils étaient un milliard de producteurs. Établir des barrières ne fera que confirmer cette tendance


En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/cercle-163216-locde-juge-que-le-protectionnisme-est-un-risque-pour-leconomie-mondiale-2046837.php#2oxS6KgmpWU8jbqB.99

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