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Mercosur : suspendu, le Venezuela victime de son idéologie

Publié aux Echos

LE CERCLE/POINT DE VUE - Le Venezuela vient d'être mis à l'écart par les pays fondateurs du Mercosur. Campant sur son idéologie, Carcas compromet son avenir au sein du bloc économique sud-américain.

La menace planait depuis 3 mois. Les quatre pays fondateurs du Mercosur - Argentine, Brésil, Paraguay et Uruguay - ont décidé le jeudi 1 décembre de suspendre le Venezuela du principal bloc économique sud-américain. Une mise en demeure avait été notifiée début septembre aux autorités de Caracas, l’enjoignant d’adapter sa législation à la charte du marché commun.

Les ministres des Affaires étrangères des quatre États avaient alerté leur partenaire sur le fait qu’il ne respectait pas ses engagements, notamment la libre circulation des marchandises et la clause démocratique. Ils avaient même confisqué la présidence semestrielle de l’instance dirigeante du Mercosur en décidant de l’assumer de manière collégiale.

Vive réaction à Caracas

«Quand un pays signe un accord international, avait prévenu le ministre paraguayen des Affaires étrangères, Eladio Loizaga, il doit se plier à la législation interne ou formuler des réserves, et le Venezuela n'a pas exprimé de réserves». Campant sur une idéologie d’un autre âge, Caracas a immédiatement répondu en contestant cette décision, la ministre des Affaires étrangères, Delcy Rodriguez, ajoutant qu’elle «émanait de fonctionnaires qui détruisent le Mercosur».

Comment un pays qui détient les premières réserves de pétrole mondiales estimées à presque 300 milliards de barils a-t-il pu se retrouver dans une telle situation économique et politique ? Les qualificatifs péjoratifs ne manquent pas pour décrire la société vénézuélienne qui vit de rationnements alimentaires. Corruption, criminalité, absence totale de démocratie sont signalées depuis des années.

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Le sémillant Hugo Chavez, admirateur de Simon Bolivar, le dictateur, et de Fidel Castro, l’autre dictateur, élu au slogan d’une révolution permanente du peuple pour le peuple a laissé le pouvoir à l’un des dirigeants les plus contestés au monde, Nicolas Maduro. 20 années d’une politique post-soviétique de collectivisation acharnée ont fini par mettre à terre un pays qui pourrait pourtant rendre le Qatar jaloux.

Quel avenir pour le Venezuela ?

L’avenir au sein du Mercosur parait plus que contrarié, d’autant qu’au lieu d’adopter une position de contrition et de repli, Caracas campe sur son idéologie et utilise les éléments de langage propres aux dictatures en lançant un appel aux peuples des capitales des pays d’Amérique du Sud à défendre le Venezuela, parce que cela veut dire défendre les plus grands idéaux d'intégration, d'union et de coopération.

Dénoncer l’agression et l’hostilité quand il suffirait d’accepter de prendre des législations propres au bon déploiement du marché unique est pour le moins contreproductif. L’admiration pour le modèle cubain qui sous-tend cette position devrait pourtant être revue tant l’aspiration des peuples va naturellement à l’ouverture économique et à la démocratie.

D’autant que d’un point de vue juridique, le Mercosur est un acte tout à fait défendable, même s’il n’est pas parfait. Son application pourrait permettre de donner de l’oxygène à la zone sud-américaine.
Encore faut-il que l’on soit favorable à l’économie de marché et au libre-échange.


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