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HERVE GUYADER - Page 59

  • La fin des quotas laitiers fait trembler la filière

    À partir d'avril, la production de lait ne sera plus plafonnée en Europe. Cela fait craindre une pression à la baisse des prix et une forte volatilité. Certains y voient une opportunité pour mieux valoriser la production à l'export.

     
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    Révolution en vue dans les campagnes. Après trente ans de règne, les quotas laitiers, pilier de la politique agricole commune de l'Union européenne, seront supprimés le 1er avril. Cette nouvelle donne est source d'inquiétudes autant dans les exploitations laitières de l'Hexagone que chez les coopératives et les industriels du secteur. De quoi alimenter les conversations du Salon de l'agriculture qui s'ouvre ce samedi.

    Avec la suppression des quotas, qui limitaient la production dans chaque pays pour éviter une trop forte baisse du prix payé aux exploitants, les agriculteurs européens pourront produire les quantités qu'ils voudront. «Nous étions dans un système stable et protégé, résume Dominique Chargé, président de la Fédération nationale des coopératives laitières. Nous nous retrouvons dans un système extrêmement volatil.»

    En théorie, la filière française pourra donc produire plus de lait à partir d'avril. «Les volumes à produire ne seront plus définis par l'administration, mais par le biais des contrats passés entre les éleveurs et leurs laiteries», explique Thierry Roquefeuil, président de la Fédération nationale des producteurs de lait. En pratique, il faudra pouvoir écouler ces éventuelles quantités supplémentaires sur le marché. Sinon, une surproduction ferait baisser les prix.

    Or, la fin des quotas va renforcer la compétition entre la filière française (deuxième producteur européen de lait de vache derrière l'Allemagne) et les grands producteurs d'Europe du Nord. La hausse des importations d'Allemagne, des Pays-Bas et du Danemark inquiète éleveurs et producteurs. Ces pays comptent, en effet, des champions agressifs à l'export. Plusieurs enseignes françaises s'approvisionnent déjà auprès de ces groupes pour leur lait de consommation premier prix et leur emmental à marque de distributeur. Le rapport de forces s'est durci depuis six mois, l'embargo russe privant ces producteurs d'importants débouchés. Un litre de lait de consommation sur dix vendus en France est importé.

  • Le Venezuela, une «catastrophe économique»

    «Au Venezuela, il faut faire la queue toute une journée avant de pouvoir acheter un litre de lait», déplore Christopher Dembik, économiste pour Saxo Banque, qui a séjourné dans ce pays d'Amérique latine. «Lait, poulet, papier toilette, préservatif… le pays manque de tout. Une nouvelle profession a même vu le jour: celle de faire la queue à la place des clients». En revanche, un plein d'essence coûte moins d'un euro… L'or noir est bon marché. Comment expliquer de tels paradoxes?

    Un pétrole non rentable

    Le pays reposerait sur une réserve de 300 milliards de barils, la plus importante au monde, selon l'OPEP. «Mais aujourd'hui avec un prix du pétrole en dessous de 50 dollars le baril, le coût de production est supérieur à la rente. Le pétrole vénézuélien est long et coûteux à extraire. En dessous de 120 dollars le baril, il n'est pas intéressant à produire», explique Christopher Dembik. Plus étonnant encore, «le pays importe du pétrole depuis le mois de juillet».

    D'une part, l'extraction et le raffinage du pétrole vénézuélien sont complexes, le pays a ainsi plus de difficultés à transformer et rendre commercialisable son or noir. En outre, le pays n'a pas investi suffisamment dans ses infrastructures. Après la grande grève de 2002-2003, la compagnie a licencié une partie de sa main d'œuvre, ce qui a encore pénalisé ses capacités de production, explique Christopher Dembik. Entre 2002 et 2015, la production de pétrole est revenue de 3,5 millions à 2,5 millions de barils par jour dans ce pays d'Amérique latine.

    Pourtant le pétrole, étendard du pays, est sous perfusion gouvernementale: l'État subventionne les prix de l'essence.

  • Québec : obligation de renseignement du donneur d'ordres et obligation du prestataire de se renseigner

    Le prestataire de services ne peut se prévaloir à l'encontre du donneur d'ordres de son obligation de renseignement sans s'être renseigné lui-même au préalable sur le nombre de lots cadastraux, objet du contrat, à rénover, s'agissant de parties ayant une expertise équivalente.

     

    Un prestataire était chargé de la rénovation cadastrale d'une commune et de ses environs.
    Alors que le contrat mentionnait la rénovation de 1.947 lots cadastraux, le prestataire a constaté qu'il y avait, en réalité, 2.741 lots à rénover.
    Estimant ainsi que le prix initialement prévu était insuffisant, il a assigné le maître de l'ouvrage en invoquant un manquement à son obligation de renseignement.

    Le juge de première instance a fait droit à sa demande, condamnant le donneur d'ordres au paiement de dommages et intérêts.

    Saisie par ce dernier, la cour d'appel, dans un arrêt du 26 janvier 2015, a infirmé le jugement rendu.
    Les juges d'appel ont, en effet, relevé que le prestataire ne pouvait invoquer le non-respect par le donneur d'ordres de son obligation de renseignement sans s'être renseigné lui-même au préalable sur le nombre de lots à rénover.
    A ce titre, ils ont indiqué que cette obligation de se renseigner existait en présence de parties possédant une expertise équivalente.