Baisse du prix du Brent (mer du Nord)
Depuis juin, les cours du pétrole s'effondrent. Le baril de Brent, le brut de la mer du Nord, est passé de 115 dollars à près de 72 dollars aujourd'hui. Une baisse de plus de 36 %.
Lorsque le prix du baril de Brent avait atteint le niveau record de 145,4 dollars, la crainte du pic pétrolier (déclin durable de la production du pétrole) avait autorisé de nombreux experts à annoncer un prix du baril qui puisse rapidement atteindre 200 dollars
La tendance baissière actuelle a d'abord été interprétée par les marchés comme la simple conséquence du ralentissement de l'économie mondiale, en Europe comme en Asie. Cette crainte a été renforcée par les doutes sur la réalité de la vigueur de la reprise américaine. Lorsque la croissance diminue, la demande d'énergie baisse, ce qui pèse sur les prix
Mais l'ampleur de la chute, malgré les signaux positifs de l'économie américaine, a ensuite imposé une nouvelle interprétation, plus structurelle celle-là : la dégringolade des cours serait surtout due à l'apparition d'une surproduction, ou du moins de l'anticipation par les investisseurs d'une surproduction durable
La forte hausse de la production américaine, liée au boom du pétrole de schiste, l'apaisement des craintes autour de la production russe et irakienne, l'augmentation de celle du Nigeria, de l'Iran et de la Syrie, la réticence de l'OPEP à couper dans ses volumes...
Peut-être Est-ce aussi la marque d'une entente entre les États-Unis et l'Arabie saoudite pour faire baisser le cours de l'or noir, destinée à sanctionner la Russie, dont les recettes publiques dépendent pour moitié des revenus du pétrole et du gaz.
Cette dernière explication pourrait être la moins improbable et pourrait placer la Russie dans une situation bien compliquée, assez rapidement.