Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

HERVE GUYADER - Page 88

  • Pétrole, l'année du grand choc... énergétique

    En six mois, les cours du pétrole ont dévissé de plus de 50 %. Un contre-choc bienvenu pour la croissance, s'il devait durer. Au-delà de la conjoncture, on assiste à un mouvement plus structurel qui, via les nouvelles sources d'énergie et les évolutions géopolitiques, déplace les plaques tectoniques de l'économie mondiale.

    L'industrie du pétrole n'en est pas à un choc près. Depuis 150 ans, elle a été chahutée à de nombreuses reprises, connaissant tour à tour des périodes fastes de cours élevés (dans les années 1970, par exemple) et des dépressions non moins impressionnantes, comme à la fin des années 1990, lorsque le brut valait 10 dollars le baril, avant de remonter à 140 dollars dans les années qui suivirent.

    Depuis six mois, le monde est confronté à un nouveau choc à la baisse : les cours du brut ont dévissé de 50 %. Nous sommes passés brutalement d'un pétrole à 100 dollars le baril, ce qui, il y a quelques mois, était considéré comme une sorte de cours plancher, à un pétrole à 50 dollars, sans que personne ne sache très bien si cette nouvelle valeur est installée pour durer. Si c'était le cas, le FMI a estimé que la croissance mondiale pourrait être dopée de 0,8 % d'ici à 2016.

    Cependant, pour un certain nombre de raisons, ce contre-choc pétrolier ne ressemble pas tout à fait aux épisodes antérieurs, ce qui le rend plus difficile à analyser. Il est le fruit d'un ensemble de déplacements des plaques tectoniques de l'économie mondiale, dont l'ampleur et les conséquences ne nous sont apparues que récemment. Les innovations technologiques, la géopolitique, la loi du marché ont créé une conjoncture inédite, qui fait dire à certains experts que nous sommes dans une situation unique dans l'histoire énergétique mondiale et qu'elle aura des effets systémiques sur la façon dont la planète va gérer ses ressources dans les années qui viennent.

    http://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20150208trib4e9966f14/petrole-l-annee-du-grand-choc-energetique.html

  • Chine: l'excédent commercial bondit de 88%

    La Chine a enregistré en janvier un excédent commercial record de 367 milliards de yuans (près de 60 milliards de dollars), ce qui représente un bond de 88% sur un an, sous l'effet d'une baisse continue des importations, ont annoncé dimanche les douanes chinoises.

    La deuxième économie mondiale a vu ses exportations reculer de 3,2% sur un an le mois dernier, à 1.230 milliards de yuans, confirmant la tendance observée sur l'ensemble de l'année 2014 (-4,9%). Mais le gonflement de l'excédent commercial s'explique d'abord par l'affaiblissement de la demande intérieure qui a fait reculer les importations de 19,7% en janvier, à 860 milliards de yuans, selon les chiffres des douanes. Il s'agit du recul le plus marqué en cinq ans.

    Les analystes tablaient sur un repli des importations de 3,2% seulement, selon une enquête de l'agence Bloomberg.

     Le géant asiatique, numéro un des échanges de produits manufacturés, a enregistré sur l'année passée un excédent commercial historique de 2.350 milliards de yuans. La croissance économique de la Chine a ralenti à 7,4% en 2014, au plus bas depuis près d'un quart de siècle, après 7,7% en 2013 et alors même que Pékin s'est fixé un objectif annuel d'"environ 7,5%".

    Trois éléments fondamentaux contribuent à ternir le tableau économique de la Chine: un marché immobilier à la peine, des exportations plombées par les difficultés internationales et une demande intérieure en berne. "Les importations souffrent essentiellement de la conjoncture macroéconomique et d'une faible demande intérieure", note ainsi Xu Gao, économiste en chef chez Everbright Securities Co.

    Le déclin des cours du pétrole et des métaux, exprimés en dollars, renforce l'effet baissier de la valeur des importations chinoises.

    Face à l'assombrissement de la conjoncture, la banque centrale chinoise (PBOC) avait annoncé en novembre une baisse surprise de ses taux d'intérêt, pour la première fois en plus de deux ans. Mais les mauvaises nouvelles ont continué. La production manufacturière chinoise s'est ainsi contractée en janvier, selon la banque HSBC et selon le gouvernement chinois.

    La PBOC a donc décidé cette semaine de réduire le ratio de réserves obligatoires des banques aux fins d'alléger les restrictions sur le crédit et donc lubrifier, grâce à des liquidités supplémentaires, les rouages grippés de l'économie. Avec cette mesure de réduction, la première importante depuis mai 2012, le ratio de réserves obligatoires passe de 20% à 19,5%.

    Malgré ses difficultés, la Chine ne s'oriente pas vers un atterrissage brutal de son économie, a cependant assuré le mois dernier à Davos, lors du Forum économique mondial, le Premier ministre chinois Li Keqiang. M. Li avait utilisé une analogie ferroviaire pour rassurer sur la santé de son pays: "Si l'économie chinoise devait être un train en marche, ce train ne perdrait pas actuellement de vitesse, il serait simplement doté d'une turbine plus importante".

  • Gazprom trace son gazoduc avec la Turquie

    Le géant gazier russe Gazprom a annoncé samedi avoir défini les grandes lignes d'une partie du tracé de son nouveau gazoduc vers la Turquie avec le ministre turc de l'Energie, Taner Yildiz.

    Le gazoduc, qui devrait dès la fin de 2016 compenser l'abandon du projet South Stream vers l'Union européenne, traversera la mer Noire avant de passer par la ville de Lüleburgaz, dans l'extrême nord-ouest de la Turquie, et franchir la frontière gréco-turque au niveau de la ville d'Ipsala, a indiqué Gazprom dans un communiqué.

    La première branche de ce gazoduc, long de 900 km, aura au total une capacité de 15,75 milliards de mètres cubes par an, mais à terme, quatre branches livreront 63 milliards de m3. Ces volumes seront disponibles pour les pays européens, mais Gazprom les a prévenus mi-janvier qu'ils devraient construire à leurs frais des gazoducs, car elle n'a plus l'intention de les approvisionner via l'Ukraine.

    Le groupe russe a précisé mardi qu'il installerait lui-même la partie sous-marine de "Turkish Stream" et que la partie terrestre en Turquie serait mise en place avec la société turque Botas.

    La Russie cherche à montrer qu'elle parvient à trouver de nouveaux clients aux frontières de l'Europe, en Turquie, et au-delà, en Chine.